Je cherche, j’écris, je sèche. Je ne sais plus quoi écrire, à part cette aventure qui m’habite, me questionne tant elle n’intéresse plus personne. Plus les parents la discutent, la qualifient, la déforment plus elle perd de sa valeur et résonne en moi comme une quête.
« L’éducation ? Délaissée ? Vous rigolez, tout le monde ne parle que de ça ! »
Oui, tout le monde en parle. Positive, bienveillante, non-violente, ferme… Mais je ne parle pas de mouvements, je vous parle d’éduquer.
Etymologiquement celle qui élève, je veux vous parler de cette éducation qui guide les enfants, les entraîne vers le haut. Vers des facultés plus grandes, des aptitudes plus nombreuses et des qualités plus riches. L’éducation qui prépare à la vie d’adulte et non celle qui rend seulement l’enfance plus douce.
Car on a cru que toute éducation risquait de rendre les enfants malheureux. On a alors inventé des techniques, des méthodes pour que jamais ils ne se rendent compte qu’ils sont en train d’être éduqués. Que l’apprentissage se fasse en silence, que la frustration n’existe pas, qu’elle soit contournée. Voilà le nouveau travail des parents d’aujourd’hui : faire diversion. Les enfants risqueraient de se confronter à une limite qui les rendrait malheureux aujourd’hui et les marquerait à tout jamais.
Éduquer, c’est pourtant préparer à la vie d’adulte. Cette vie riche de projets, d’aventures, d’amour mais aussi de frustrations, de déceptions, d’exclusions, de chagrins. Bien sûr que l’enfance doit être belle : elle l’est quand les enfants sont considérés comme tels, quand leurs seules occupations sont de jouer, de rire et d’appeler leurs parents pour qu’ils répondent à leurs besoins. L’apprentissage de leurs propres limites, de celles du monde et des autres en fait partie.
Pour qu’après le chagrin surgisse la réconciliation, pour qu’après la colère arrive la paix, pour que la liberté règne en maître, les enfants doivent être éduqués.
Qu’il est doux d’observer des enfants interagir avec leurs propres limites et frustrations. Qu’il est bon de les voir marchander avec leurs parents, négocier avec le monde, et avec eux-même.
Finalement, qu’il est bon de rendre nos enfants libres.
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