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Lenaig Steffens

Sortir de sa zone de confort quand on est parent, est-ce vraiment utile ?

Pour être heureux, la règle est simple : se dépasser, sortir de sa zone de confort, penser à soi, se réinventer chaque jour, trouver et déployer la meilleure version de soi-même… Tous les livres de développement personnel nous préviennent depuis des années : maintenant, tout est entre nos mains.

Puis je rencontre ces parents, à qui on propose de « sortir de leur zone de confort » et qui s’imposent ces règles : ils partent en vacances à l’autre bout de la France, cuisinent en famille, organisent des goûters d’anniversaire avec des dizaines d’enfants dans leur appartement. Des sortes de challenge. Ces parents arrivent épuisés et, en plus, déçus.


Mais à quel moment ose-t-on dire à un parent qu’il pourrait être intéressant, pour stimuler sa créativité et son bien-être, de « sortir de sa zone de confort » alors qu’il ne fait que ça depuis que son enfant est né ? Comment est-ce possible de proposer à un parent de « penser à soi » alors que, du début à la fin de la journée, ses heures sont données, de fait, à ses enfants et sa famille ?

La vie de parent est une sortie de zone de confort permanente ! Ces propositions à l’allure d’injonctions permettent aux parents d’imaginer que, s’ils n’arrivent pas à être heureux, c’est peut-être parce que les exercices proposés ne sont pas bien effectués. Qu’il faut se donner du mal, que ça ne se fait pas tout seul.

C’est quand même violent, non ?


Alors je prends le temps, avec beaucoup de douceur et une sincère bienveillance, de permettre aux parents de se rendre compte que la parentalité est une épreuve de « développement personnel » quotidien. Être parent c’est mettre à l’épreuve tout ce qui est construit et ancré en nous et tenter d’habiter avec ces contradictions.


J’exprime toujours aux parents ma profonde admiration pour tout ce qu’ils font et leur demande, sincèrement, « Mais que voudriez-vous faire de plus ? ».


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