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Lenaig Steffens

Chronique. Travail et vie de famille, programme parfois compliqué !

« Oui mais aujourd’hui, dès que t’es un peu fatiguée et que t’en as marre, tu dis que t’es en burn-out ». Bien évidemment, les épuisements professionnels existent. Mais cette phrase est intéressante. De mon côté, je ne m’intéresse qu’à la réalité psychique. Qu’un diagnostic de burn-out ait été posé ou pas, peu importe. L’essentiel, c’est ce que vient exprimer la personne qui annonce être en épuisement professionnel. Elle vient exprimer sa fatigue, c’est un appel à l’aide. Reste à savoir où elle besoin d’aide et où elle est réellement épuisée. La vie pro et la vie personnelle/familiale est encore bien trop dissociée. Je remarque presque toujours qu’un épuisement n’est jamais réellement localisé, cantonné à un seul endroit de notre vie. L’émergence du « burn-out parental » met un mot sur une réalité certainement ancienne, mais permet surtout d’exprimer ce besoin de reconnaissance des parents sur tous les fronts. Certains à leur tour dénoncent un abus de langage, une réalité pourtant pas si compliquée à gérer (« tout le monde a eu des enfants franchement », etc). Mais si, aujourd’hui, nous mettions les deux en lien ? Si nous acceptions qu’un parent épuisé et las de sa parentalité effrénée et mal ajustée ne peut être pleinement efficace au travail ? Qu’une femme sursollicitée au travail ne peut être pleinement disponible pour ses enfants en rentrant le soir ? La mère que je suis le matin l’est aussi quand j’arrive au bureau. L’oublier complètement revient pour certaines à un doublement de la personnalité : au début à l’origine d’un sentiment de toute-puissance, à la fin de vertige, puis d’épuisement. L’année 2020 aura su nous rappeler que tout ne fait qu’un, et que dissocier réellement les deux est compliqué. Elle est aussi venue rappeler à nos collègues et responsables que la personne en face d’eux a plusieurs casquettes, et qu’il est indispensable de les respecter chacune. « Couper entre sa vie pro et perso » est souvent un conseil surréaliste. Comprendre où les exigences sont les plus forte et où nos besoins sont les plus bafoués, en vérité, nous aide en revanche à ajuster les choses. Car il ne s’agit pas seulement d’organisation mais d’équilibre.




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