« Ah mais on a le droit de donner des limites, nous ? »
Voilà ce que je reçois comme confession (presque) chaque jour. Offrir des limites à nos enfants serait donc au mieux désuet, facultatif, ou pire, une faute, un seuil à ne pas franchir.
« L’amour ne suffit pas », dit cette grande psychanalyste d’enfants, Claude Halmos. Au-delà de son désir évident de questionner, voire de choquer, cette grande femme a le mérite de parler d’une réalité tue mais puissamment vraie. Les petits d’homme ont besoin de leurs parents pour offrir présence aimante et joyeuse. Ils ont besoin de remplir leur réservoir d’amour, avec des rappels tout au long de la vie (par les relations amicales et amoureuses). Mais ensuite ? Notre mission parentale s’arrête-t-elle là ?
C’est en tout cas ici que la mienne commence : recevoir ces parents, pour la plupart dotés d’une capacité à aimer abyssale, les féliciter, les encourager, mais surtout les soutenir. Soutenir ceux qui ont tout donnés à leur descendance, leur temps, leur amour, et parfois même leur santé, et se retrouvent dans mon cabinet fatigués, fâchés et parfois même désabusés par ces enfants gâtés. Gâtés en amour oui, remplis de tendresse. « Trop gâtés » en amour, je ne crois pas que cela puisse réellement exister. En réalité, le problème et les symptômes se situent dans le « pas assez ».
Pas assez de limites. Pas de limites à leur amour ? Non. Mais pas assez de limites en tout. Pas de cadre, pas de bon sens, pas de « non ». C’est là que l’amour ne suffit plus. Il s’agit de choisir d’offrir à ses petits êtres en quête intense d’éducation et de cadre, ce dont ils ont besoin : les limites. Ils les scandent, les appellent indéniablement. Nous avons tendance à oublier que, sans ces limites, nos enfants restent comme sauvages dans ce monde.
Alors je leur explique les besoins fondamentaux de leur enfant, le réservoir d’amour et la recherche de limites. Je leur propose des solutions pour que le cadre s’intériorise chez leur petit et leur rappelle leur rôle fondamental et la mission dont ils ne peuvent se dérober.
Non seulement vous avez le droit de donner des limites mais, s’il vous plaît, répondez à cet appel criant chez vos enfants !
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